Le blog

# 3- Le monde d’après avec notre partenaire Jean-Philippe Nicot

10 juillet 2020

Forte de 148 ans d’expérience, Nicot Meunerie perpétue les traditions familiales dans ses 9 moulins et sites logistiques répartis sur les régions Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-D’azur.

« Construisons ensemble le monde de demain » c’est notre nouveau rendez-vous, un territoire d’expression pour nos partenaires moulin. Dans cette interview, ils partagent leur avis sur l’avenir de leur métier et leur vision sur cette période incertaine et le besoin qu’ils ont de se tourner vers le commerce équitable.

Convaincue que c’est en travaillant main dans la main avec les agriculteurs et les boulangers que la filière pourra se développer, la minoterie est engagée dans le commerce équitable français avec Agri-Éthique depuis plus de 6 ans. La crise sanitaire que nous traversons a bouleversé les entreprises mais aussi les modes de consommation. Jean-Philippe Nicot, directeur général de Nicot Meunerie nous fait part de sa vision de l’après et du besoin de solidarité et de proximité entre tous les acteurs de la filière.

 

Quels ont été les changements majeurs que vous avez pu décrypter pendant le confinement dans les boulangeries qui utilisaient de la farine Agri-Éthique ?

 Il y a eu une baisse de l’activité chez les artisans boulangers. En effet, on se rend compte que nous vivons dans une économie du mouvement, que chacun doit se déplacer tous les jours pour aller travailler, se soigner, se nourrir. Nous avons pu constater la fragilité de n’importe quel fonds de commerce dès que l’on empêche les gens de se déplacer. Certains de nos clients en centre-ville ont subi une baisse de 80% de leur chiffre d’affaires. Au contraire, dans les zones rurales, d’autres ont vu leur chiffre d’affaires augmenter grâce à l’ouverture continue de leur magasin. Ce sont des situations inattendues que personne n’aurait pu prévoir. Chaque semaine était différente et elles le seront encore après.

 D’une manière générale, le confinement a été très difficile à vivre pour les boulangers. Pourtant, ils n’ont jamais arrêté de travailler et ils n’ont pas été beaucoup mis en lumière pour autant.

Durant toute cette période, nos clients ont réussi à innover, en ajoutant par exemple à leur carte la confection de pizzas familiales. De notre côté, nous nous sommes également adaptés en créant une offre de paquets de farine de 1kg et 5 kg aussi bien en bio qu’en conventionnel, pour pallier l’incroyable augmentation de la demande.

Agri-Éthique est basé sur des valeurs humaines et de solidarité. Dans cet esprit, avez-vous mis en place des initiatives solidaires de votre côté ?

De par les valeurs du commerce équitable, nous sommes totalement solidaires avec nos clients. Nous connaissons leurs atouts comme leurs difficultés et nous avons donc décidé de les accompagner au quotidien en créant un guide des bonnes pratiques pour les aider à mieux gérer la crise. Ce guide « rebond » leur a été transmis et leur a permis de s’adapter au confinement mais également d’en anticiper les conséquences. C’est cela la démarche du commerce équitable, être ensemble, toujours. Il est primordial pour nous d’être à même de les aider, y compris lorsque nous traversons une telle crise. Ensemble, nous sommes plus forts.

Vous avez adhéré au label de commerce équitable français Agri-Éthique, en quoi est-ce plus que jamais une démarche importante pour vous ?

Nous sommes labellisés Agri-Éthique depuis maintenant six ans. Nicot Meunerie, entreprise 100% familiale depuis 5 générations avec ses 180 collaborateurs sur nos 9 moulins et sites logistiques, défend l’agriculture française et la juste rémunération des producteurs.

Nous partageons tous une vision d’un monde dans lequel il n’y a pas de rapports dominant-dominé mais des rapports d’égalité. C’est difficile pour les agriculteurs qui sont mes voisins mais aussi pour les boulangers qui sont mes clients historiques et qui deviennent parfois des amis. Agri-Éthique c’est une chaîne de valeurs, mais surtout d’empathie, qui nous donne la capacité à nous mettre à la place des autres, quelle que soit la situation. Une grande confiance est née entre nos clients et nos fournisseurs grâce à Agri-Éthique. Le label a ouvert le dialogue et cela a vraiment amélioré la qualité de nos rapports avec eux et c’est encore plus important pendant les périodes de crises comme celle-ci. Il faut pouvoir continuer à se parler, exprimer avec l’autre son ressenti. Les rapports humains que l’on crée autour d’Agri-Éthique font toute la différence pendant ces périodes difficiles et nous aident à les traverser.

Quelle est votre vision de l’« après » ? Cette crise va-t-elle transformer durablement les mentalités de chacun, l’envie de consommer local, plus solidaire, plus éthique ?

Ce que je souhaite surtout, c’est que les envies de consommation deviennent locales et respectueuses de la planète et que le commerce équitable se généralise.

Je me dis que tout ce travail de solidarité, de respect et de transparence que nous avons voulu en rejoignant ce label seront l’avenir de notre agriculture française. Un label avec autant de valeurs ne peut que donner envie à de nombreux consommateurs de changer leurs exigences. Il est urgent de changer le monde et le commerce équitable est une bonne alternative à ce changement.