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ÉQUISOL : une formation pour des étudiants équitables et solidaires sur-motivés

2 septembre 2019

Le campus St-Félix de Nantes accueille, depuis 2006, Équisol, une formation d’un an dédiée au commerce équitable et solidaire. La vingtaine d’étudiants, des bac+2, ont un point commun : l’envie de faire bouger les choses. Ne vous y trompez pas. Loin d’être de doux rêveurs, ils ont des projets plein la tête et des convictions, bien affirmées. Des profils qui, chaque année, épatent leurs professeurs.

Diplômés au minimum d’un Bac+2, les étudiants du DEES Équisol affichent surtout de sacrées convictions.
Le commerce équitable et solidaire, ils y croient, le pratiquent au quotidien et veulent en faire leur métier.

« La motivation reste le principal critère de recrutement, confie Loïc Lainé, professeur agrégé en économie et gestion et coordinateur de la formation. L’entretien de motivation est décisif. Je suis surpris de constater, année après année, la détermination de ces jeunes. Ils n’arrivent pas ici par hasard. La plupart sont impliqués dans des associations, depuis de nombreuses années. Certains ont même déjà un projet en tête : ils ont juste besoin d’outils, de conseils, pour le mettre en place. Pour les autres, nous sommes là pour les aider à en dessiner un. De formations et de milieux sociaux très différents, ils ont tous l’envie de s’ouvrir aux autres, de faire bouger les choses, d’agir pour l’Humain et plus largement, pour la planète. »

 

Rencontrer les acteurs locaux

De doux rêveurs ? Non, au contraire. À les écouter, force est de constater qu’ils ont les pieds bien sur terre. Ils sont déterminés, ont des principes et les assument. Ne leur parlez pas de multinationales, de centres commerciaux, de profits ou de plans de carrière… Eux préfèrent les concepts de solidarité et d’équité.

« La formation dure dix mois, dont cinq de stage, précise Loïc Lainé. Nous nous attachons à leur faire rencontrer un maximum d’acteurs du commerce équitable et solidaire, régionaux ou nationaux, via des conférences, des salons, la participation à des événements comme la Quinzaine du Commerce Équitable, la Semaine de la Solidarité Internationale… C’est ainsi que nous avons échangé avec l’équipe d’Agri-éthique du groupe Cavac. Une belle rencontre qui montre que les démarches « Nord-Nord » se développent de plus en plus. Il n’est plus nécessaire d’aller à l’autre bout du monde pour produire équitable et solidaire. »

Nantes est à ce titre un très bon exemple vu le nombre d’initiatives solidaires et équitables déployées dans son agglomération. Implanter cette formation, unique en France, dans cette ville semblait une évidence. Les acteurs locaux ont d’ailleurs participé à l’élaboration du programme enseigné.

Agir pour demain

Après ce DEES, certains élèves préfèrent poursuivre leurs études, via un Master. D’autres n’hésitent pas à se lancer en créant leur propre entreprise. Des anciens étudiants sont à l’origine du concept des « Tiny houses », ces petites maisons écologiques, construites en bois, sur roues. Même si la dynamique grandit autour du commerce équitable, le nombre de postes à pourvoir reste faible.
Les étudiants d’Équisol en sont conscients mais cette formation leur permet d’être polyvalent tant pour la gestion, le commerce, que le marketing ou la logistique dans des structures engagées dans le développement durable : produits éco-responsables, produits bio, circuits courts…
Si le commerce équitable, c’est avant tout l’alimentaire ou les vêtements, de nombreuses filières se développent autour de l’artisanat, des cosmétiques, du tourisme. De nouveaux créneaux restent à inventer. Les étudiants d’Équisol l’ont compris et espèrent participer, à leur tour, au développement de ce commerce.

 

Témoignages

Apolline, Étudiante

« Cette formation est une réelle chance de transformer mes convictions personnelles en un réel projet professionnel. Pour moi, le commerce équitable et solidaire, c’est l’avenir. Et pas seulement dans les pays en développement. Les initiatives, les idées se multiplient. Je sais que ces métiers ne sont pas toujours bien rémunérés. Mais l’argent n’est en aucun cas une priorité pour moi. »

Yann, Étudiant

« Le week-end, quand je rentre dans ma famille, je ne peux m’empêcher de donner quelques conseils pour acheter plus équitable, consommer moins, générer moins de déchets… Des conseils pas toujours très appréciés !
Ils me trouvent pénibles de vouloir tout changer.
J’essaie de ne pas trop imposer mais il est vrai que j’aimerais que les changements soient plus rapides ! »

Elisa, Étudiante

« Nous avons tous des parcours et des formations très variés. Difficile donc de nous coller une étiquette. Oui, nous prônons le commerce équitable et solidaire. Mais nous ne sommes pas des hippies-écolo-bobo-gaucho. Défendre une juste rémunération des producteurs et vouloir préserver l’environnement devrait être l’objectif de chacun. Entre étudiants, nous ne sommes pas toujours d’accord. Mais nous avons tous une grande ouverture d’esprit. Les échanges sont passionnants ! »

Loïc LAINÉ

« Le commerce équitable est un engagement que je porte, à titre personnel, depuis quelques décennies déjà. Les échanges avec ces étudiants, année après année, me donnent raison de ne pas désespérer. Leurs envies, leurs convictions me rassurent et donnent sens à mon métier de professeur. Oui je leur transmets certaines connaissances mais j’apprends également beaucoup d’eux. »

Nina et Ninon, Étudiantes

« Les deux stages obligatoires durant cette formation sont une formidable opportunité pour découvrir le monde et les différentes initiatives déjà en place dans de nombreux pays », expliquent Nina et Manon. Nina compte partir en Amérique Latine pour bâtir son projet d’agence de voyage responsable. Manon n’a pas encore d’idée précise mais assure profiter de chaque rencontre au cours de cette formation et de la dynamique associative nantaise pour élargir son réseau. »

Marlène, Étudiante

« Après 12 années passées dans la communication, j’ai eu l’envie de reprendre mes études pour trouver un métier plus en adéquation avec mes convictions. Depuis septembre, j’apprends beaucoup. Les rencontres avec des professionnels, des associations, les échanges avec les autres élèves sont très enrichissants. Même si je ne sais pas encore ce que sera mon métier dans quelques mois, je sais que je suis sur la bonne voie. »